10 contes d’animaux étonnants de l’Antiquité


Les habitants de l’Antiquité étaient fascinés par les animaux. Ils vivaient dans un monde où les animaux étaient omniprésents, ce qui n’est pas le cas pour la plupart d’entre nous aujourd’hui. Nous avons de la chance si nous voyons quelques oiseaux ou si nous caressons un chien. Cependant, dans l’Antiquité, les animaux de ferme se promenaient dans les rues des villes et des animaux sauvages dangereux erraient encore en Europe.

Les animaux constituaient un étrange miroir pour les humains, qui pouvaient tirer toutes sortes de leçons de leurs comportements bestiaux. Des fables ont été racontées, des mythes ont été créés et des études « scientifiques » ont été menées sur le règne animal. Certains animaux ont même joué un rôle important dans l’histoire.

Voici dix histoires d’animaux de la Grèce et de la Rome antiques.

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10 Le corbeau de Rediculus

Les corbeaux et les corneilles sont des oiseaux diablement intelligents, capables de tout faire, de l’utilisation d’outils à l’imitation de la parole humaine. Tout ce qui brouille la frontière entre le monde animal et le monde humain intéressait les anciens. Il n’est donc pas surprenant qu’un corbeau parlant ait un jour provoqué une quasi-émeute.

Selon Pline l’Ancien, un jour, un corbeau atterrit dans la boutique d’un cordonnier ; celui-ci éleva l’oiseau et lui apprit à parler. Chaque jour, l’oiseau volait jusqu’au centre de Rome et saluait l’empereur et les habitants de la ville par leur nom avant de se retirer dans la maison du cordonnier. Mais un cordonnier rival devint jaloux de la renommée que l’oiseau apportait à la boutique de l’autre et décida de le tuer. Il prétendit que le corbeau avait déféqué sur ses chaussures et tua l’oiseau pour se venger.

Dès que les gens l’ont appris, le tueur d’oiseaux a été chassé de chez lui et mis à mort. Des funérailles grandioses ont été organisées pour le corbeau, dont le corps a été porté en procession sur une pile de fleurs, en présence de milliers de personnes. Un tombeau a été érigé à l’endroit où le corbeau a été enterré, connu sous le nom de « champ de Rediculus ».(1)

9 Poisson mangeur d’anneaux

Les anciens savaient que rien ne durait éternellement. La sagesse populaire voulait qu’une série de bonnes fortunes finisse par s’effondrer. Hérodote nous raconte comment Polycrate, le tyran de Samos, essayait d’éviter que la malchance ne l’atteigne.

Polycrate avait réussi à mener une série ininterrompue de guerres victorieuses et était fabuleusement riche. Lorsque Polycrate a proposé de former une alliance avec le pharaon d’Égypte, ce dernier a refusé, car si le tyran était rattrapé par le destin, il risquait d’entraîner ses alliés dans sa chute. Le pharaon suggéra à Polycrate de prendre son bien le plus précieux et de le jeter au loin pour éviter que les dieux ne le punissent.

Polycrate s’est donc rendu en mer et a jeté son grand anneau d’émeraude dans les eaux. Polycrate rentra chez lui, heureux d’avoir subi une perte et de pouvoir à nouveau profiter de sa fortune. Comme pour prouver que la chance était toujours avec lui, un pêcheur arriva au palais avec un beau poisson qu’il venait de pêcher et l’offrit à Polycrate. Dès que les cuisiniers ont entamé le poisson, le précieux anneau est tombé, et Polycrate a su qu’il était condamné.(2)

8 Dauphin amoureux des garçons

L’écrivain antique Aelian a recueilli un grand nombre d’histoires d’animaux bizarres et aimait examiner les interactions entre les hommes et les bêtes. Il raconte comment un dauphin est tombé tragiquement amoureux d’un beau garçon.

Un jour, un garçon de la ville de Iasus faisait de l’exercice et décida de se rafraîchir en se baignant dans la mer. Un dauphin l’aperçut et fut tellement charmé qu’il commença à rester dans les parages chaque jour jusqu’à ce que le garçon revienne. Bientôt, on les vit souvent nager ensemble et le dauphin transportait le garçon sur son dos.

La catastrophe survint lorsque le garçon, fatigué par une longue journée d’ébats nautiques, tomba en avant sur le dos du dauphin et fut empalé sur l’aileron de ce dernier. Le dauphin sentit la vie s’échapper de son ami et ramena son corps sur le rivage. Voyant que son bien-aimé était mort, le dauphin s’est jeté sur le rivage et est mort en même temps que son ami. Les habitants furent tellement touchés par cet acte de dévotion que les deux furent enterrés dans la même tombe.(3)

7 Elephant Entertainers

Lorsque les éléphants sont apparus en Italie au sein de l’armée d’Hannibal, ils ont terrifié les Romains. Mais au fur et à mesure que les Romains dominaient leur monde, les éléphants sont devenus des animaux comme les autres qui divertissaient les foules dans l’arène.

Pline l’Ancien raconte de nombreuses histoires sur les éléphants, aussi grandes que les bêtes elles-mêmes. Nous apprenons que les éléphants enterrent avec révérence leurs défenses si elles tombent, qu’ils ont des relations sexuelles en privé parce qu’ils ont honte, et qu’ils peuvent vivre 300 ans. Ces idées ont perduré malgré la présence régulière d’éléphants à Rome.

Pline raconte que des éléphants ont été vus dans l’arène marchant sur des cordes tendues, à la fois en avant et en arrière. D’autres éléphants apprenaient à exécuter des pas de danse complexes. L’un d’entre eux aurait même appris à écrire, en grec, sur le sable : « J’ai moi-même écrit ces mots ». Pas très profond, peut-être, mais tout de même impressionnant.(4)

6 Le Moby Dick de Constantinople

La mer était l’un des endroits les plus dangereux pour les anciens. Leurs navires étaient relativement fragiles et les tempêtes faisaient naufrage, envoyant leurs équipages dans les profondeurs. Les baleines, avec leur taille gigantesque et leur nature imprévisible, ont donc dû faire paniquer la plupart des marins qui les rencontraient.

Selon l’écrivain Procope, lorsque Justinien Ier était empereur, une baleine connue sous le nom de Porphyrios apparut dans les eaux de Constantinople et commença à terroriser les navires qui se dirigeaient vers le port. Sur une période de cinquante ans, la baleine aurait fait surface et attaqué les navires au hasard. Cette situation devint problématique pour l’empereur lorsque le commerce commença à s’essouffler parce que les capitaines évitaient la ville. Malgré les appels de Justinien pour que la baleine soit tuée, elle s’échappait toujours.

Lorsque la baleine Porphyrios s’est accidentellement échouée sur le rivage, les habitants ont saisi l’occasion de se venger. Une foule s’abattit sur la baleine, la massacra et se régala de sa chair.(5)

5 Un favori équin

L’empereur romain Caligula est devenu un symbole de despotisme tordu et tyrannique. Bien que les historiens se demandent si Caligula était vraiment aussi déséquilibré que les sources anciennes le décrivent, les récits de sa folie sont devenus légendaires. L’affection de Caligula pour son cheval, Incitatus, est devenue légendaire.

Selon divers auteurs antiques, Incitatus était le cheval préféré de Caligula et, à ce titre, il bénéficiait d’un luxe inimaginable. Incitatus était logé dans une écurie tapissée de marbre poli et nourri dans une mangeoire en ivoire. Sa nourriture n’était pas non plus celle que l’on sert habituellement aux chevaux : des flocons d’or étaient mélangés à son avoine. Des pierres précieuses et des tissus coûteux étaient drapés sur le cheval à une époque où de nombreuses personnes luttaient pour gagner de quoi acheter une miche de pain.

L’aspect le plus tristement célèbre de l’obsession équine de Caligula est sa promesse de faire d’Incitatus un consul, le poste le plus élevé du Sénat. Les historiens se demandent si Caligula ne faisait pas une blague au Sénat en disant qu’il ferait cela, suggérant qu’il pensait que même un cheval pouvait faire leur travail.(6)

4 Lions apprivoisés

En L’IliadeHomère utilise souvent des lions comme bêtes les plus terrifiantes pour comparer des soldats enragés. Malgré ces simulations et la réputation de férocité des lions, les Romains semblaient fascinés par la possibilité d’apprivoiser les lions.

Pline nous apprend que le moyen de capturer les lions et de les rendre inoffensifs a été découvert accidentellement par un berger. Lorsqu’un lion le chargea, lui et son troupeau, le berger utilisa la seule chose qu’il avait sur lui et fit tournoyer son manteau au-dessus de la tête du lion. Apparemment, cela a tellement troublé l’animal qu’il a été incapable de se défendre. Alors qu’auparavant, il était presque impossible pour les chasseurs de capturer des lions, avec ce simple tour de passe-passe, les lions devinrent presque trop faciles à attraper. On dit que Marc Antoine est monté dans un char tiré par des lions.

Lorsque Hanno, le Carthaginois, montra qu’il avait apprivoisé un lion en posant sa main sur la tête du lion, il fut immédiatement banni de sa ville. On disait que tout homme capable de dompter un lion serait bientôt capable de dompter son pays tout entier.(7)

3 La vie d’un chien

Les histoires sur la fidélité des chiens, comme celle de Bobby de Greyfriars qui est resté près de la tombe de son maître pendant des années, ont toujours été populaires. Les Romains aussi aimaient leurs chiens. Certains ont même érigé des tombes en marbre pour leurs fidèles compagnons, de sorte que les récits de chiens dévoués ont été largement recueillis.

L’un des récits les plus extraordinaires concerne un chien qui est resté fidèle à son maître même après que celui-ci ait été mis à mort pour trahison. Lorsque Titius Sabinus a été exécuté pour s’être mis à dos l’empereur Tibère, son chien a suivi le corps jusqu’aux marches où les corps des criminels étaient jetés. Il gémit pitoyablement à côté du corps et refusa de partir. Lorsque la foule qui s’était rassemblée pour assister à la scène donna du pain au chien, celui-ci le prit mais le porta à la bouche de son maître comme s’il essayait de le nourrir. Lorsque le cadavre de Sabinus fut jeté dans la rivière, le chien nagea et le traîna jusqu’à la rive pour le sauver.(8)

2 Paons ostentatoires

Les paons font partie des oiseaux les moins attrayants que l’on puisse imaginer élever. Ils coûtent cher, ne font rien et leur cri suffit à donner mal à la tête. Ils ont cependant un atout : leur magnifique plumage.

Dans la Grèce antique, le paon était fortement associé au luxueux empire de Perse, avec lequel les Grecs étaient souvent en conflit. Lorsqu’un Athénien nommé Pyrilampes fut envoyé en Perse en tant qu’ambassadeur, il revint dans la ville avec un couple de paons. Ces animaux étonnamment séduisants firent sensation. Pyrilampes fut accusé d’avoir utilisé les paons pour soudoyer les femmes et le dramaturge comique Aristophane déclara que le meilleur moyen d’amener un garçon à coucher avec vous était de lui offrir un paon.

Mais le paon était un animal dangereux pour ses propriétaires. Les Athéniens considéraient ces oiseaux comme une corruption venue de Perse et s’en servaient pour attaquer le fils de Pyrilampes, Démus. Celui-ci fut accusé d’accumuler les paons et de refuser qu’ils soient des animaux publics, ce qui aurait pu lui valoir d’être expulsé de la ville.(9)

1 Une pieuvre dans les toilettes

La plupart des gens ont peur, s’ils y pensent, des araignées qui se cachent dans leurs toilettes. Il est probablement préférable de ne pas considérer les cas réels de rats, de serpents et d’autres créatures émergeant de la cuvette des toilettes. Pour les Romains, une histoire surpasse toutes les autres : celle d’une grande pieuvre qui se glisse dans votre maison pour la dévaliser.

Selon l’écrivain Aelian, un groupe de marchands de poisson fut choqué un jour de constater que toutes leurs provisions avaient été volées dans leur entrepôt. Ils ont vérifié les portes, les murs et même le toit, mais aucun point d’entrée n’a été trouvé. Pour voir ce qui se passait, ils ont posté un garde armé dans la pièce pendant la nuit, au cas où le voleur reviendrait.

Dans l’obscurité, le garde a vu une pieuvre monstrueuse émerger des égouts et commencer à ouvrir les bocaux où était stocké le poisson. Il était trop effrayé pour lutter seul contre la pieuvre, ce qui est compréhensible. La nuit suivante, une équipe a attendu la pieuvre voleuse et a rapidement bloqué l’égout pour l’empêcher de s’échapper. Ensuite, ils se sont précipités pour couper les tentacules de la pieuvre et la tuer.

Pline raconte également l’histoire d’un grand poulpe qui se glissait sur la terre ferme pour voler dans les étangs à poissons. Cette pieuvre a dû être chassée par des chiens avant d’être finalement arrêtée.(10)



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